Ces dernières semaines, nous nous sommes intéressés au travail de recherche de Boris Krywicki, du Liège Game Lab, qui porte sur la presse vidéoludique. Boris Krywicki explique que les premiers médias sur le jeu vidéo avaient peu de raison d’être froids et critiques, car ils cherchaient avant tout à rassembler autour de leur passion ; actuellement, des styles et intentions très divers se dégagent, dont certains, selon l’auteur, caractérisent une forme de maturité de la critique. Reste dans la plupart des cas un attachement fort au produit, à la présentation des nouveautés, mais l’intention de couvrir toutes les sorties a souvent été mise de côté au profit de sujets de fond ou de la mise en valeur de titres moins évidents. Cette lecture engendre évidemment une réflexion sur le milieu ludique et sur ce que peut proposer Plato. Faut-il à tout prix évoquer les sorties les plus «chaudes» ou plutôt tenter de repérer des pépites inconnues ? Donner la parole aux stars du monde ludique ou à ceux qui y contribuent sans avoir leur nom sur les boîtes ? Couvrir les sujets qui dépassent le milieu ludique, comme les communiqués des éditeurs américains dans le cadre de Black Lives Matter ? S’attaquer à la question de la représentation féminine, alors même que la liste des rédacteurs n’en est pas le meilleur exemple? Faut-il s’intéresser au passé de la production, tenter d’être prospectif ? Tout cela à la fois, en écartant les murs des 64 pages ? Quelle est la meilleure direction ? Et la bonne façon ?
Peu de réponses à ce tourbillon d’interrogations. Plato n’a pas fini d’essayer, d’expérimenter et surtout de se questionner, en espérant garder une capacité à réfléchir sur nos pratiques.
Unt’ Margaria & Vincent Bonnard
(Cet édito est paru dans Plato magazine n°128 de septembre 2020)