Deux des jeux que nous évoquons dans ces pages tiennent de l’exercice de style. Tea for 2 serait issu d’une journée où l’auteur regardait ses filles jouer à la Bataille couverte. Il aurait tout aussi bien pu trouver son origine dans un pari en fin de soirée – « Pas chiche de faire ton prochain proto avec cette mécanique ! » – ou dans un défi quasi Oulipien. Jump Drive, de son côté, pourrait ressembler à une consigne de manuel : « En vous inspirant du style de Thomas Lehman, rédigez un prologue pour Race for the Galaxy qui permette d’en saisir aisément les enjeux ». À la place de l’élève de première studieux, Tom Lehman lui-même. En guise de copie double, une boîte qui doit au final être plus qu’un simple exercice, probablement admirable pour les passionnés renseignés, mais de peu d’intérêt pour les autres. Les deux paris sont réussis, mais les titres prennent une saveur plus particulière en réfléchissant à leur place dans la production ludique et en tentant de comprendre à qui ils s’adressent. C’est également le cas de Sarah’s Vision et New Techno War, qui se lisent dans leur contexte de création sur commande pour les besoins d’une organisation. Rien de surréaliste encore, mais beaucoup de potentiel.
Unt’ Margaria
(Cet édito est paru dans Plato magazine n°129 d’octobre 2020)