Pas encore lu, juste pour une fois que personne n'écrit "je l'ai... et vous?" d'un air sournois si pas machiavélique assorti d'un grand mouhaha. Ce coup-ci c'est moi, mouhahahahaaaaa (na).

Bon, pas encore lu mais j'ai tout de même remarqué qu'un effort avait été fait sur les légendes d'illus. Il est content le Charly.

Pressé de lire les coups de coeurs/gueule, on s'était bien débattus* la dernière fois

Ingalls



*Ok, cette tournure est incorrecte, certes, mais elle est sympa, non?

Tu veux parler du 53 et non du 52 je suppose ?

Je ne vois pas de quoi tu parles

A part cette mauvaise fois de circonstance, le début du mag fait peur :

Imports : on vous a trouvé deux jeux, mais en fait ils sont nuls. page suivante on apporte du coréen, mais en fait il est nul. Page suivante c'est un jeu en anglais... mais en fait il est nul. Drole d'intro pour un numéro qui se pose par la suite en tour d'horizon de l'année.

Pour les légendes on sent que ça bosse (p14-15 avec le petit rond, mais qu'en est il de l'illus de droite?), mais les pages 20-21 sont tout de même désastreuses au niveau de la mise en page, parmi les pires de l'histoire du mag je trouve, c'est domage quand on parle d'illustrations de qualité (par contre l'idée est bonne)

Pour l'année ludique à travers ses prix je trouve vraiment domage que vous ne fassiez pas intervenir la dimension économique, les résultats sur les ventes. C'est justement cela que nous on ne peut pas facilement collecter. Vous, vous avez une autorité pour contacter les boutiques. Case départ fournit tous les ans son classement des meilleures ventes (http://www.casedepart.be/index.php?opti ... 7&catid=11 vous trouverez le classement des 5 dernières années dans le forum) et je suis à peu près certain que d'autres boutiques joueraient le jeu à la demande (après tout vous les citeriez dans le mag, c'est du win-win). Ca permetterait de relativiser l'article. A lire cet article on dirait que les auteurs créent des jeux pour recevoir des réconpenses ! Non, il font des jeux pour vivre (vendre) et rencontrer leur public. Les prix servent à aider le public à faire ses choix. c'est un peu le monde à l'envers du coup de lire que Takenoko aurait pu espérer mieux, il rentre en 7e position chez Case départ, c'est pas ça le succès?
NB : Si Trajan a reçu la deuxième place des TT d'or, c'est qu'il a reçu le TT d'argent...

Voilou, désolé de rester critique mais ces colonnes sont faites pour ça, non?

Oui, c'est fait pour ça. Parfois, je suis d'accord, parfois non, mais c'est toujours utile.

Concernant les prix, je ne suis pas d'accord. Il ne faut pas mélanger les deux sujets et reprocher à l'un de ne pas être l'autre. Il y a en effet deux optiques différentes. La première, qui viserait à considérer les données économiques du secteur demande une méthodologie et un accès au chiffres internationaux qui me semble compliqué dans un milieu assez discret sur le sujet. Même si c'est un sujet intéressant, les approximations seraient pires que de ne pas faire de sujet du tout. C'est pourquoi elle a été abandonnée au profit d'une autre, qui consiste à regarder l'état de la production et de tenter d'en penser quelque chose, non pas avec un vecteur économique, mais plutôt avec celui de la reconnaissance critique. Mais ça ne veut rien dire de plus que cela. Il y a 700 jeux qui sortent, qu'est-ce que retient le tamis. Pour cela on a accès à des données nombreuses et précises. Mais cela n'a rien à voir avec le succès ou l'échec commercial. Pour autant, est-ce que cela est complètement vide de sens ? Je ne crois pas.

Bonsoir Ingalls, je me permettrais de répondre sur quelques axes.

- Les statistiques de vente.
Je citerais Nicolas Benoist, d'Asmodée, qui me disait l'année dernière lors d'un interview : "Nous sommes sur un marché hautement concurrentiel où les données de ventes caisse s’achètent très cher. Et nous ne souhaitons pas communiquer sur ces chiffres." et "Les données regroupant les stats de vente marché sont techniquement difficiles à obtenir, et il faut payer (très cher !) une société spécialisée pour les avoir. Cela ne sert pas vraiment à « attaquer » un concurrent, mais à s’évaluer par rapport au marché, et cela peut servir d’argument de référencement."

Obtenir des chiffres fiables est tellement complexes que ce sont des sociétés spécialisées qui s'en occupent. Nous pouvons toujours tenter des approximations, mais quelles seraient leurs valeurs considérant que nous n'aurions qu'une vue partielle du marché de toutes manières. Regrouper les informations des boutiques, des ventes-salons, des ventes par internet en France et en international demanderait des moyens... Disons que lorsque Plato tirera à 100 000 exemplaires, nous aurons accès à ces données.

- Sur la subjectivité
En quoi les données de vente permettraient-elles d'évaluer la qualité d'un produit? Que pèse en donnée de vente un Mondus Novus qui tire à 3 000 ex., face à un Toutou Rista qui va tirer à 120 000?
Des données ventes doivent être analysées, rapportées à la croissance suite à l'obtention d'un prix, mais par rapport à la croissance des autres produits comparés, au prix du jeu lui-même (un jeu à 60 euros obtient un prix, mais vendra peut être moins qu'un jeu à 20 euros qui obtient aussi un prix).
L'interprétation de ces données ne pourra pas s'exonérer d'une subjectivité. C'est un parti pris à assumer, dire le contraire serait mentir au lecteur, tout comme le parti pris de donner des notes aux jeux.

- Sur la valeur de la subjectivité
Au delà du prix lui-même, c'est l'analyse du critique que fait Damien qui me semble le plus important. C'est là que se situe à mon sens la "confiance" dans une revue. Dans d'autres secteurs, on peut acheter une revue parce que l'on se sent en phase avec les critiques portées sur le produit. Personnellement, au delà des prix et des valeurs de vente, la reconnaissance critique portée par des personnes en qui je place ma confiance parce que je connais leur goût et je partage leur analyse a bien plus de valeur.
Ca a pour moi bien plus de sens que de constater que Monopoly et Mille Bornes seront toujours (?) au top des ventes.

- Enfin, sur les jeux en début de mag : j'ai chroniqué personnellement Gauntlet of Fools. Les éditeurs nous envoient des jeux pour que nous les testions, et c'est la moindre des choses d'honorer leur démarche, d'autant que tous les éditeurs ne font pas ce choix. Nous testons donc leurs jeux, sans a priori. Maintenant, s'il faut dire qu'un jeu ne fonctionne pas, ou est carrément mauvais, nous le faisons.
Quelle serait l'alternative?
Ne pas traiter leurs jeux? Les traiter plus longuement pour disséquer leur échec?
J'avais de réels espoirs lorsque j'ai pris connaissance du jeu Gauntlet of Fools. Son thème m'émoustillait réellement, y compris après lecture des règles. J'ai jubilé à sa mise en place, et j'ai bien déchanté lors des parties. Il me parait important de le dire au lecteur, de manière à l'avertir sur ce produit. De même qu'il parait important de couvrir une frange de jeux plus originaux que les grands classiques buzzés. Il y a de bonnes fournées, et il y en a de moins bonnes.

Hello,

Visiblement avoir des chiffres de vente est beaucoup plus complexe que ce que je croyais (Au passage, toujours revenir avec des comparaisons extrême de type toutourista ou monopoly n'apporte pas d'eau au moulin). Cela dit je suis bien d'accord que comparer les chiffres bruts (nombre de vente) serait difficile et sans doute inutile (surtout si on ramène les chiffres des jeux de grandes surfaces) : chaque magasin ayant une clientèle différente en nombre et en type. Ce qui me semble pertinent c'est de remarquer les place de ces jeux dans les top 20 de X boutiques (et de différencier les boutiques en dur et on line). Ces données là sont elles aussi complexe à obtenir? J'en serais étonné vu que le magasin que je fréquente les publie annuellement et que les trois sites de vente en ligne que je consulte les renseignent toujours "en temps réel". Là on a indicateur intéressant... Par exemple de constater que chez case dep seuls trois jeux à plus de 20 euros sont dans le top 10 dont... Takenoko, seul jeu dont Damien à parlé dans ses colonnes à figurer dans le top 20.

Damien c'est clair que les auteurs et éditeurs sont attentifs et sensible aux prix, je n'ai pas dit le contraire. Juste que ce n'est pas leur but dans la vie. C'est un moyen pour atteindre d'autres objectifs et aussi une reconnaissance.

Pierre : Je n'ai pas critiqué le fait que ces jeux reçoivent une critique négative, c'est votre boulot et je l'apprécie (je l'ai d'ailleur défendu dans un autre post de ce forum). J'ai juste dit que que le début du mag "faisait peur" car quatre jeux de ce type pratiquement à la suite en intro ça fait bizare.

Hello Ingalls,

Si une telle étude est faite pour les boutiques, il faudrait effectivement savoir combien de boutiques il faudrait entrer dans les données.

Je vais prendre une situation que je connais, celle de Tours. Nous avons deux boutiques majeures de jeux : Sortilèges et la Règle du jeu. Sans que ce soit la guerre, ces boutiques sont en concurrence. Je parle souvent avec l'un des gérants : les chiffres sont tabous.
Simplement parce qu'ils peuvent servir la concurrence. Si on n'est plus approvisionné dans un jeu, le public va à la concurrence. Si on ne s'est pas approvisionné dans un jeu et que l'on voit que le concurrent en vend largement, on va en commander. Donc, les chiffres de vente, dans un contexte de concurrence, ce n'est pas neutre. Après, chaque commerçant gère en fonction de son rapport avec ça.

Pour ce qui est de Toutourista, si je le cite, c'est d'une part parce que c'est un de seuls chiffres que je connaisse, d'autre part parce que ce chiffre m'avait personnellement halluciné lorsque je l'avais appris.
Mais pour rapporter à mon exemple personnel - je ne parlerai pas de ce que je ne connais pas -, l'indice de vente n'a jamais été pour moi un indicateur du succès ou de l'intérêt d'un jeu.
Mon top jeu, personnellement, est composé de Diplomacy (1958), Junta (1979), Suprématie (1987), Trône de Fer (2003), Galactica (2008).
Je ne sais pas si ces jeux ont fait des ventes astronomiques, et comment comparer les anciens avec les nouveaux. Ils ont sans doute tous vendus moins que Jungle Speed (Tom Vuarchex donnait des chiffres récemment), mais franchement, je n'aime pas Jungle Speed. Ont-ils vendu plus ou moins qu'Agricola ou Caylus? Je ne sais pas, mais je n'aime pas Agricola et Caylus.
Comment évaluer un Full Metal Planet qui ne sera plus jamais publié, qui est pour moi un best of the best?
Si un jeu fait de fortes ventes une année, va-t-il s'écrouler l'année suivante? Est-ce que le succès est briller une année et de disparaitre? Faudrait-il alors des statistiques sur plusieurs années de vente? Comment les réaliser?

Personnellement, et ça n'engage que moi, j'évaluerai la pertinence et le succès des jeux actuels quand ils auront la longévité d'un Diplo. Le reste me semble de la conjoncture économique et du buzz. Combien de "perles" et de "claques ludiques" ont déjà sombré dans l'oubli?

Bonsoir Ingalls,

ce qui m'intéresse, dans l'année ludique à travers les prix, c'est justement davantage l'analyse qu'en fait Damien que les prix eux-mêmes.

Maintenant, j'ai déjà acheté des jeux qui ont gagné des prix, mais pas pour les prix eux-mêmes. Peut être une fois : Ambition (1987). Bon, j'avais 15 ans. Mais je n'ai pas regretté, excellent jeu que je sors encore de temps en temps.

Bonjour,

poussé par la question d'Ingalls, il se trouve que lors d'une soirée hier, j'ai longuement discuté avec le gérant d'une boutique suscitée autour du sujet des stats. Voici quelques éléments que j'ai obtenus :

Il m'a cité d'abord la revue Jeux Pro, qui faisait ce travail : communiquer des chiffres de ventes, dans des grands tableaux, nombreux et précis. Il me disait remplir des questionnaires de plusieurs pages envoyés par la revue à toutes les boutiques. La revue a fini par s'arrêter. Les chiffres sont intéressants à consulter selon lui, mais qu'est-ce qu'on en fait derrière, y a-t-il une plus value de cette information? A son sens, pour les pros du monde du jeu, non.

Paradoxalement, la boutique en question pourrait communiquer un top 20 des ventes, mais pas dans l'ordre, et sans chiffre précis. Pourquoi? Selon le gérant, ce sont surtout des chiffres locaux qui peuvent être intéressants, pour éviter de "fantasmer" les résultats de son concurrent. Un exemple très précis (mais on ne le répétera pas, hein!) : la boutique va "attaquer" le marché des assos, collectivités, etc... Elle pense qu'actuellement son concurrent est leader sur ce marché, de loin, mais à part quelques échos, ce sont surtout des impressions. Elle met donc en place un catalogue, avec un envoi balayant très large et des offres adaptées.
MAIS, si elle avait une indication précise des ventes, en particulier des jeux géants (vendus aux collectivités surtout), des jeux pour enfants utilisés par les centres de loisir, elle pourrait cibler tout de suite le marché et faire des offres plus précises sur les produits vendus par le concurrent, offres très concurrentielles pour attirer les collectivités dans un premier temps et les fournir sur d'autres produits ensuite.
Du coup, l'information, très localisée, devient très intéressante pour s'emparer d'un marché.
Donc, pas question à l'inverse de donner cette information là à un concurrent sur sa propre boutique.

Bon, chut, hein.