En 2019, les cheminées étaient une fois encore bien trop étroites pour permettre au Père Noël d’y écouler tout son stock de jeux plus innovants les uns que les autres… À vrai dire, sur le gros millier de jeux qui ont atterri dans nos contrées l’an dernier, tous ne sont pas des merveilles et tous ne sont pas innovants. D’ailleurs, cette tendance émergente à propulser à l’avant-plan des rééditions intégrales ou revisitées, est un phénomène qui interpelle. Est-ce le signe que la créativité s’essouffle? Est-ce la volonté de faire découvrir aux plus jeunes des perles ludiques en voie d’extinction? Ou les éditeurs veulent-ils adapter leur catalogue à de nouvelles attentes du public? On ne trouvera pas la réponse sous le sabot d’un renne. Toujours est-il que l’offre globale reste débordante et qu’en 2020 plus que jamais, le joueur sera confronté à l’embarras du choix. C’est pour cela qu’il y a 32 ans est née une initiative qui depuis n’a raté qu’un seul rendez-vous annuel (c’était en 1991, en raison de la guerre du Golfe). C’est de l’As d’Or qu’il s’agit, ce trophée imaginé «afin de mettre en lumière les meilleurs jeux proposés au Festival et d’aider les festivaliers et le public dans leurs choix ludiques», rappellent les initiateurs du prix et du Festival international des Jeux de Cannes dont il est le symbole. Il y a un tiers de siècle déjà, il fallait aider le public à faire des choix. C’est encore la mission de l’As d’Or aujourd’hui. Tout comme celle de Plato. Nos meilleurs jeux pour 2020!

Yves Cavalier

(Cet édito est paru dans Plato magazine n°123 de janvier/février 2020)