Quand on joue, on peut imaginer n’importe quelle situation. «On disait qu’on était…» répètent tous les enfants du monde en s’inventant cow-boys ou magiciens. Les adultes amateurs de jeux de société font exactement la même chose en essayant d’optimiser leur caverne ou leur voyage vers Ganymède. Dans ce numéro, nous donnons la parole à des auteurs qui prennent le contrepied du beau rôle qu’on se donne habituellement, à commencer par R. Eric Reuss, qui a eu l’idée de ce qui allait devenir Spirit island en se demandant ce qu’éprouvent les populations colonisées d’un classique kubenbois. Patrick d’Aquino, lui, s’est aperçu que le serious game qu’il avait conçu dans le cadre de son travail au CIRAD pour modéliser une problématique et aider les gens concernés à prendre du recul sur leur situation avait une base ludique intéressante. Il a fini par en faire un «vrai» jeu où «on disait qu’on s’installait sur une nouvelle planète…»
Ce qui est bien avec le jeu, c’est qu’on peut tout imaginer!
Bonne lecture et bonne année!

Hélène Graveleau

(Cet édito est paru dans Plato magazine n°113 de janvier/février 2019)